Qu'elle soit brune, blanche ou rousse, à plumes lisses ou bouffantes, pondeuse ou ornementale, la poule est omnivore. Elle mange (presque) tout, et surtout ce que nous ne mangeons pas : épluchures, légumes abîmés, gras du jambon, restes de plats cuisinés, peau des crevettes ou même coquilles d'huîtres… Une alimentation à compléter par une simple poignée quotidienne de céréales.
Parmi les quelques aliments déconseillés figurent les feuilles de poireaux, le céleri, la pomme de terre crue et les agrumes.
A ce régime là, une poule mange jusqu'à 150 kg de déchets organiques par an. Avec deux poules dans son jardin, une famille de 4 personnes peut réduire d'un tiers le volume de ses déchets. Deux poules, car il est déconseillé de n'adopter qu'une poule : très sociable, la poulette aime avoir de la compagnie.
De plus en plus de sociétés et de grandes enseignes proposent poules et poulaillers. Les ateliers sur le sujet font salle comble. Des poules ont été installées dans des maisons de retraite ou des écoles, où elles recyclent les restes des cantines. Des dizaines, voire des centaines de communes ont organisé des « opérations poules ». Pour ces villes, ces distributions de gallinacés sont synonymes de dizaines de tonnes de déchets en moins à collecter et traiter chaque année. Un bénéfice à la fois écologique et économique.
Alors faut-il que chaque foyer ait des poules ? « Dans les grandes villes très denses comme Paris, j'ai de grosses réserves, prévient Sonia Sarmiento. En cas de crise sanitaire, la situation pourrait être difficile à gérer. »
La Ferme de Paris conseille d'ailleurs à aux propriétaires de poules de déclarer leurs animaux à la préfecture.
Ailleurs, ou en tout cas dès que l'on a une maison, « avoir deux poules et un composteur »
est une « évidence »
, assure Jean-Jacques Fasquel, maître composteur et fondateur du jardin partagé Santerre, à Paris. Outre l'impact sur le volume des poubelles, la poule est un outil pédagogique efficace pour sensibiliser au gaspillage et à la prévention des déchets. Dans certaines institutions, elle peut même permettre de recréer du lien social. « Cela permet aussi de se reconnecter à la terre et aux animaux, ajoute Jean-Jacques Fasquel. Pour des citadins élevés hors sol, c'est important. Et on ne s'en doute pas forcément mais les poules sont très attachantes ! »
Source : Le Monde